I.A Patatras !
L’intelligence artificielle envahit petit à petit notre quotidien sans que nous le soupçonnions vraiment. L'on se rassure en se persuadant que jamais, au grand jamais, « les machines » n’accèderont à ce qui fait l’essence même des femmes et des hommes, et qu’elles n’accèderont jamais à la conscience, à l’émotion ou à l’acte de création.
Côté création, chacun aime à penser que seuls les êtres humains sont et seront capables de créer, de « faire de l’art » et de produire différentes formes de créations ; que cette chose unique qu’est le geste créatif ne pourra jamais nous être enlevé par « la machine ».
Aujourd'hui « une machine » ne peut rien « créer » sans s’être au préalable nourrie de données pour apprendre la tâche que l’on veut lui faire faire, dans ce qui nous intéresse ici, faire un dessin.
Des millions de données -dessins produits par des humains- sont donc nécessaires pour réaliser l’apprentissage de la machine.
Ainsi, Google a lancé en 2017 un site en ligne Quick and Draw - afin que des millions d’internautes produisent, sans le savoir des millions de dessins de vélo, chat, chien, parapluie, Mona Lisa, bus, cochon… qui vont alimenter un programme de Machine Learning.
Une fois les données -dessins- récoltées, les développeurs peuvent ensuite travailler et utiliser ces millions de dessins gratuits pour « nourrir » le programme informatique d’apprentissage du dessin, qui dans le cas qui nous intéresse, va créer des dessins à la volée.
Un de ces programmes « Draw Together with a Neural Network » est disponible et testable en ligne. On choisit l’objet que le programme-machine doit dessiner, on commence le début du dessin et le programme-machine poursuit.
Pour I.A Patatras! Albertine a enregistré les dessins produits pour oiseau, pinceau, bus, cochon, tête de mort, pluie flamant rose, ange et jardin. Chaque dessin a été initié à partir d'un cercle dessiné par Albertine.
Mis en scène sur l’écran atypique de EP7, I.A Patatras! illustre la manière dont les « machines » commencent à savoir dessiner par imitation de nos propres dessins. Aussi le passant devrait s’étonner de ces dessins enfantins s’affichant progressivement, comprendre grâce à l’interpellation d’Albertine « l’I.A dessine, GAFA TOI ! , Patatras » que ces dessins sont « l’œuvre d’une machine ».
Le passant pourrait aussi être surpris de la dextérité à tracer des traits, certains hasardeux et hésitants, d’autres subtils et esthétiques. Il manque encore toutefois, l'intensité et l'épaisseur du trait que donne la main et le créateur !
à suivre ...
2018 – Albertine Meunier
